Pour la petite histoire…
La sérigraphie est une technique d’imprimerie inventée par les Chinois sous la dynastie des Song, soit environ mille ans avant nous. Elle utilise le système de pochoirs, ceux-ci étant à l’origine des cadres en bois dont le tissage se faisait en soie (sericum = soie en latin). Une partie du tissage du cadre étant « bloquée », seule l’illustration créée au départ, et reportée sur ce cadre, laissera passer l’encre ou la peinture afin d’appliquer l’mage en question sur différents supports (papier, carton, verre, textile, métal, bois etc.).
Ce n’est qu’au XIXème siècle, après une vague d’immigration de populations chinoises aux Etats-Unis que les Américains se sont emparés peu à peu de la sérigraphie. Le pop Art est tout à fait représentatif de l’expansion de cette technique artisanale qu’Andy Warhol ou Roy Lichtenstein ont popularisé à des fins artistiques. Dès 1962, Warhol a ainsi peint ses premiers « Dollars » ou les portraits si célèbres de Marilyn Monroe avec la sérigraphie.
Pourquoi la sérigraphie ?
En ce qui concerne mon approche de la sérigraphie, il concerne ma volonté de plus en plus prononcée pour ce que j’appellerais un « retour aux sources ». Dans une société où nous utilisons quotidiennement les écrans, même pour notre vie personnelle, il m’apparaissait presque vital de ne plus me sentir aussi dépendante des outils informatiques. Mon métier était devenu presque celui d’un informaticien, avec l’avènement des cartographiques spécialement conçue pour internet, j’en perdais ainsi la finalité et l’intérêt.
Ayant quelques valeurs assez fortes comme la liberté, l’écologie ou le fait de prendre son temps dans une société où tout va de plus en plus vite, ce choix m’a été libérateur. Loin d’être contre le progrès, j’apprécie néanmoins ce que l’homme peut créer directement de ses mains. Quel rapport avec la liberté ? Et bien l’électricité peut sauter, internet couper, je pourrai continuer à pratiquer la sérigraphie et faire ce qui me plaît, tranquillement, sans être angoissée par l’idée de sauvegarder toutes mes données, de devoir apprendre tel nouveau logiciel ou langage de programmation en constante évolution, et ça, pour moi c’est la liberté… ! Ça me donne également l’impression d’avoir un pied en dehors du système même ci ce n’est probablement qu’illusoire. Et au-delà du côté technique, manuel et artisanal que représente la sérigraphie, elle permet de créer des cartographies pertinentes en jouant sur le grain, la texture, et en sublimant le sens du toucher, mais également de l’odeur (des peintures, du bois, etc) en plus de celui du visuel.